Montréal, le 28 avril 2020 – Grâce aux proches aidants, les personnes vulnérables restent à la maison, il s’agit aujourd’hui de ne pas les sacrifier dans les plans de relance économique. Avec la reprise des activités économiques, beaucoup de travailleurs et travailleuses proches aidantes vont devoir choisir entre le risque de contaminer leur personne vulnérable en reprenant le travail ou celui de s’appauvrir en restant à la maison pour prendre soin de cette personne.
C’est environ 30% des travailleurs et travailleuses qui assument le rôle additionnel de proche aidant au Québec. Avec la pandémie, ils sont nombreux à avoir dû concilier travail essentiel ou télétravail et les soins apportés à un ou plusieurs aîné-e-s, adulte-s ou enfant-s- malades ou en situation de handicap. Pourtant seulement un tiers des employeurs est informé de la situation d’aidance de leurs employé-e-s et ont des mesures de conciliation.
« Tant que la consigne était de rester chez soi pour tous, il était plus facile pour les salarié-e-s proche aidant-e-s de s’arranger avec l’employeur. Mais dès que les activités vont reprendre, les employeurs vont s’attendre à ce que les salarié-e-s proches aidantes reprennent le travail. Comment vont-elles assurer la sécurité de la personne dont elles prennent soin? Qui va prendre soin de la personne vulnérable à domicile? » questionne Josée Côté, coordonnatrice générale du RANQ.
En effet, les garderies et les écoles, de même que les centres de jour ne vont pas être accessibles aux enfants qui ont des besoins spéciaux. Et pour les adultes malades, en situation de handicap ou en perte d’autonomie, les services de répit, les soins à domicile et les activités de jours ne pourront pas non plus reprendre leurs activités.
Assurer le lien d’emploi, garantir le droit de refus.
Le gouvernement doit penser à des mesures pour garantir leur lien d’emploi et l’accès à des revenus, telle que la prestation canadienne d’urgence, pour les personnes proches aidantes qui ne peuvent reprendre le travail actuellement. Un complément de revenu pour les proches aidants qui devront réduire leur temps de travail doit aussi être envisagé, afin de favoriser le télétravail si possible. De plus, les services de répit à domicile et de soins à domicile doivent être repensés au contexte de distanciation physique mais surtout bonifiés pour réellement répondre aux besoins.
Les employeurs doivent être compréhensifs envers ces salarié-e-s. « Même si les mesures de distanciation physique et la protection individuelle sont assurées par l’employeur, beaucoup de salarié-e-s vont craindre une contamination par les collègues, les clients ou même les usagers du transport public en se rendant au travail. Il faut garantir, sans contrepartie négative, un droit de refus pour les employé-e-s qui assument aussi un rôle de proche aidant. » affirme Mélanie Perroux, coordonnatrice du développement.
Si le télétravail, avec des horaires flexibles et des objectifs réalistes adaptés aux conditions de proche aidance peut être une solution pour l’entreprise, cette avenue est à privilégier encore plus pour les prochains mois.